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Deuxième épisode : de 1832 à nos jours
Comme la couseuse de 1830, le couso-brodeur n'a pas de griffe d'entraînement du tissu que l'on doit déplacer en tirant de droite à gauche. Cette dernière création donne de si bons résultats que Thimonnier et Magnin achète la patente anglaise en février 1848. En janvier 1849, le tailleur d'Amplepuis s'embarque pour l'Angleterre afin d'y organiser la fabrication de ses machines à Manchester où il connaît enfin le succès. Mais l'avocat Magnin ne tient pas ses promesses de versement de 60 francs à la femme de Thimonnier qui rentre en France où il reprend ses affaires et continue d'améliorer son métier à coudre et à le vendre. Il peut même augmenter ses prix grâce à la concurrence qui vent ses machines 600 F. Magnin présente la machine de Thimonnier à l'Exposition Universelle de Paris de 1855 où elle remporte la médaille de première classe. Cette même année, Thimonnier écrit à son fils une phrase qui révèle le combat d'une vie : "mon plus grand ennui était d'être découragé par le caquet des gens du village". Thimonnier construit un autre métier avec lequel, écrit-il à son fils "on peut coudre lâche et serré à volonté, à grand point et à petit point, il coud avec le fil, la soie, le coton, toutes les étoffes sans distinction même le cuir, avec tous les numéros d'aiguille, tendre à faire fonctionner, beaucoup plus facile que le point de chaînette". Il décrit ainsi le travail de sa machine : "L'aiguille s'enfonce dans l'étoffe, traverse une plaque avec son fil, une petite navette passe dans le fil que l'aiguille lui présente, l'aiguille remonte, entraîne le fil de la navette jusqu'au milieu de l'étoffe, ce qui forme un point arrière des deux cotés comme fait le point du cordonnier, le point est de la plus grande solidité et indécousable, et de l'aspect le plus propre". Étonnant ! Mais notre inventeur infatigable n'est pas satisfait de sa dernière trouvaille qu'il critique abondamment et préfère le point de chaînette au point de navette. Mais il veut améliorer celui-ci pour qu'il ne se défasse plus. Thimonnier tombe malade et le manque d'argent le force à reprendre son état de tailleur à 63 ans. Cela ne l'empèche pas de continuer à chercher un moyen de remédier en vain au problème du point de chaînette : il est "défilable" et il faut donc l'arrêter à la cire comme il l'indiquait déjà dans son brevet de 1830. Il ne se doutait pas que ce qu'il percevait comme un défaut allait être une qualité indispensable pour certains travaux. C'est le cas des machines utilisées pour la fermeture des sac en papier ou pour tous les travaux qui nécessite un assemblage provisoire et que l'on utilise beaucoup en cette fin de 20è siècle. A 64 ans, et après près de trente année de travail, Barthélemy Thimonnier décéda au matin du 5 juillet 1857.
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